dimanche 27 novembre 2011

Opération NUNTIUS Belli: offrez votre soutien pour Noël

En cette période ante Noël particulièrement exigeante en matière de générosité, il est difficile de souscrire à chaque action de bienfaisance. Cependant l'opération NUNTIUS Belli ne vous prendra que peu de temps et apportera beaucoup. Lancée à l'été par le blog Theatrum Belli et Pascal Dupont, cette opération apolitique vise à envoyer des messages personnels de soutien aux militaires français actuellement en Afghanistan soit près de 3500.


En effet, cette période de fête familiale est un cap souvent compliqué pour les troupes en opération et les marques de soutien ne peuvent que faciliter le passage de ce cap.
Alors n'hésitez pas, prenez la plume (le clavier) et laissez parler votre cœur, vos mots de soutien seront appréciés à leur juste valeur (je peux en témoigner). Pour cela vous trouverez un formulaire de messagerie sur le site de Theatrum Belli afin de vous faciliter la tâche. Et puis, pas d'inquiétude, s'il y a trop de messages, je suis certain que nos soldats au Liban ou partout ailleurs dans le monde auront le même plaisir à vous lire. 
Un grand merci pour eux!

samedi 19 novembre 2011

Une préparation militaire pour les parlementaires

Image positive et indifférence

Depuis les années 2000, les sondages montrent que près de 85% des Français ont plutôt une bonne image de la défense. S'il y a lieu de s'en réjouir, ces bons chiffres ne peuvent cacher une réalité que le lieutenant Nicolas Barthe a expérimenté à la sortie de son livre "engagé". Régulièrement questionné sur son livre et son expérience afghane, il s'est étonné non pas des a priori mais de la grande ignorance de la population et parfois même de la presse pour la chose militaire. Avec la fin de la conscription, le lien armées-Nation s'est peu à peu distendu et l'indifférence des Français n'est que ponctuellement interrompu par l'hommage rendu aux soldats morts en Afghanistan ou encore au 14 juillet (qui réunit au moins autant de Français que de touristes étrangers sur les Champs Elysées). Cette ignorance/indifférence se traduit également dans un autre sondage: près de 65% des personnes interrogées estiment que l'Etat devrait baisser en premier lieu ses dépenses en matière de défense en cette période de crise profonde.

Politique sans défense


L'Assemblée Nationale crédit: défense.gouv.fr

Le chantier est donc grand pour que les Français s'intéressent à nouveau à leur défense dans un monde qui lui, en dehors de l'Europe, se réarme. Dans ce contexte, les armées sont en partie responsable du maintien du lien avec la Nation (ce qui se compliquera encore avec la baisse du budget communication décidée suite aux différents plan d'économie) et par souci d'efficacité, elles auraient tout intérêt à se préoccuper de la représentation nationale. En effet, émanation de la population française, les parlementaires, députés et sénateurs, sont eux aussi peu à peu déconnectés du monde militaire. Bien sûr, un grand nombre d'entre eux a pu faire son service national mais cela date déjà du "siècle dernier" et l'armée de conscription était bien différente de l'armée professionnelle actuelle confrontée à une grande variété de missions. La féminisation croissante et nécessaire des hémicycles, le renouvellement des générations de parlementaires font qu'ils n'auront bientôt plus que la journée d'appel et de préparation à la défense (JAPD) pour se faire une idée sur les forces armées. De plus, les dernières réformes, notamment la création des bases de défense, ont contribué à créer de nouveaux "déserts militaires", ainsi de nombreux parlementaires n'ont plus aucune occasion de côtoyer de militaires dans leurs circonscriptions. 
Bien sûr, il existe dans chacune des assemblées une commission défense, bien sûr chaque parlementaire ne peut pas être un expert de la chose militaire mais certaines questions posées ("avez-vous développé une réflexion sur l’emploi de l’arme blindée cavalerie dans les futurs conflits en zone urbaine, qui pourraient potentiellement avoir lieu sur le territoire national ?") lors d'audition des autorités militaires laissent parfois songeur comme le relevait il y a quelques temps le site Mars attaque.
Au regard de cette méconnaissance, il est moins surprenant de constater le peu d'empressement des parlementaires à débattre sur le livre blanc de la défense et de la sécurité nationale ou encore des opérations extérieures alors que ce débat notamment pour l'Afghanistan est nécessaire et souhaité par les militaires eux-mêmes.

Reprendre le contact

Des démarches existent pour familiariser nos parlementaires à la défense: visite des troupes sur les théâtres d'opérations, démonstrations de matériel et conférences avec l'Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN) mais cela reste anecdotique pour réellement porter ses fruits. 


Visite du député Ph Folliot en Afghanistan crédit: defense.gouv.fr

Aussi une des solutions (utopiste?) pourrait être la réalisation d'une période de découverte du milieu militaire pour chacun des parlementaires après son élection. Comme pour les préparations militaires découverte proposées aux jeunes Français, députés et sénateurs pourraient bénéficier d'une période d'immersion au sein des forces armées pour vivre le quotidien d'une caserne, d'un bâtiment de la Royale, d'une base aérienne. Ils auraient alors la possibilité de suivre des informations sur le fonctionnement de la défense, l'état des infrastructures et des matériels mis à la disposition des troupes. Cette immersion leur permettrait enfin de rencontrer les femmes et les hommes qui oeuvrent pour la défense de la France et de ses valeurs créant ainsi un lien concret avec les unités qui les ont accueillis. 
Certes, cette proposition peut sembler irréaliste mais il faut néanmoins réfléchir aux actions à mener pour ne pas que le lien avec la représentation nationale se délite totalement. Puisque Clémenceau estimait que "la guerre est une chose trop grave pour être confiée aux militaires", il convient au moins que le politique connaisse ses outils pour la mener du mieux possible.

mardi 1 novembre 2011

Les fleurs de novembre

Bien qu'aux portes de l'hiver, le 11 novembre voit fleurir une petite fleur bleue depuis maintenant 77 ans. C'est à partir de 1934 que furent vendus lors de la commémoration de l'armistice des fleurs de bleuet confectionnées par les anciens combattants. L'Etat français officialise cette vente dès 1935 et à chaque 11 novembre afin de témoigner de la reconnaissance de la nation et venir en aide à ceux qui l'ont servi si dignement. A compter de 1957, le 8 mai est le deuxième jour de collecte autorisée. Aujourd'hui, c'est l'office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) qui a repris en charge la gestion de l’œuvre nationale du bleuet de France. 

Copyright Galerie Michel Graglia 2011

Fleurs des champs

Au sortir de la Grande Guerre, Charlotte Malleterre et Suzanne Leenhardt, toutes deux infirmières au sein de l'institution nationale des Invalides mettent en place un atelier pour les pensionnaires dans lesquels ces derniers confectionnent des fleurs de bleuet en tissu pour qu'ils puissent les vendre et ainsi subvenir en partie à leurs besoins. Le bleuet est alors choisi pour être le symbole national du souvenir. Plusieurs hypothèses expliquent ce choix:
Ce serait tout d'abord un hommage à la couleur de la nation, le bleu première couleur du drapeau français.
Ce pourrait être également un hommage aux jeunes soldats arrivant sur le front dans leurs uniformes bleu horizon et que l'on nommait les bleuets.
Enfin, la fleur des champs qui malgré la fureur des combats et le chaos de la guerre, continuait à pousser sur les champs de bataille.
Cette dernière hypothèse est également à l'origine du choix du coquelicot (poppy) outre-Manche, et même plus généralement, au sein du Commonwealth pour symboliser le souvenir de ceux morts à la guerre. Son utilisation fut inspirée par un poême écrit par le lieutenant-colonel John McCrae, médecin militaire canadien, In Flanders Field.

Mémoire défaillante

Or, donc si Français et Anglo-saxons ont fait le choix commun d'une fleur des champs pour commémorer le souvenir des anciens combattants après la première guerre mondiale, la ressemblance, aujourd'hui, s'arrête là. En effet, à la différence de la France, la vente de coquelicots en papier commence près de deux semaines avant le jour du souvenir (le 11 novembre) et l'adhésion publique semble sans commune mesure. Durant cette période, impossible de croiser une autorité politique ou tout autre personnage important du royaume britannique sans la petite fleur rouge à la boutonnière: tous les entraîneurs de premier league, la première division du championnat de football en Angleterre, arborent également le coquelicot qu'ils soient Anglais ou non.

Arsène Wenger entraîneur français d'Arsenal crédit arsenal.com

Chaque cimetière regroupant des soldats du Commonwealth se voient parer de rouge pour l'occasion, la Normandie pouvant en témoigner.



Dans le même temps, le bleuet n'apparaît généralement que le jour même des cérémonies du 11 novembre. Celles-ci ne rassemblent plus que très peu de monde et seule la volonté de certaines communes permet d'obtenir une assistance conséquente grâce notamment aux écoles. Les autorités politiques arborent plus ou moins ostensiblement le bleuet lors de cette unique journée et elles sont bien souvent les seules. 
Cette lente désaffection engendre un cercle vicieux car environ 25% de ce qui est collecté par l'oeuvre nationale du bleuet est utilisé pour l'organisation de manifestation de mémoire. Si la mémoire n'est pas entretenue, le bleuet perd sa signification et ses donateurs etc.
Pour éviter cela, prenons exemple sur nos voisins anglo-saxons, affichons le bleuet quelques semaines avant le 11 novembre, incitons nos élites à l'afficher à leur boutonnière pour donner l'exemple, expliquons, communiquons, en tout état de cause, ne laissons pas les soldats tombés au champ d'honneur mourir une nouvelle fois dans la mémoire collective en faisant fleurir le bleuet de novembre.

Soutenez le bleuet de France: